Les défenseurs des droits de l’homme exigent que l’Ukraine retire sa demande d’extradition hors de France du banquier Abliazov
© mukhtarablyazov.org 11.04.2014

Les défenseurs des droits de l’homme réclament de la direction du Parquet Général d’Ukraine, du Ministère de l’Intérieur et du SBU, qu’ils retirent la demande d’extradition de la France vers l’Ukraine concernant Moukhtar Abliazov, refugié politique et citoyen du Kazakhstan, ainsi que quelques autres personnes. Ils ont présenté leur déclaration lors d’une conférence de presse qui a eu lieu au siège de l’UNIAN.

Selon Oleg Levitski, l’avocat et représentant du Comité Helsinki en Ukraine pour la Protection des Droits de l’Homme, l’affaire Abliazov a été fabriquée de toutes pièces sous le régime de Victor Yanoukovich.

Il estime que les organes ukrainiens de poursuite ont préparé le contenu des accusations et des demandes d’extradition sous la dictée des services spéciaux kazakhs qui, dans leur propre pays, ont également fabriqué les accusations contre l’homme politique d’opposition, ancien propriétaire de la « Banque BTA ».

Les défenseurs des droits de l’homme demandent également aux organes de sécurité ukrainiens de retirer la demande d’extradition de l’ancienne collaboratrice d’Ablyazov, Tatyana Paraskevich.

Comme l’a informé Lyudmyla Kozlovska, représentante de la fondation « Dialogue Ouvert », un document approprié avait été envoyé le 28 mars à Oleh Makhnitski, Arsen Avakov et Valentyn Nalyvaichenko.

Dans ce document les défenseurs des droits de l’homme demandent également aux dirigeants des unités de forces spéciales qu’ils présentent leurs excuses officielles aux refugiés politiques et leurs familles qui ont souffert suite aux actions conduites par les autorités ukrainiennes. Parmi les victimes se trouvent : Dirar Abu Sisi, Filipp Dolbunov, Ulugbek Zaynabetdinov, Leonid Razvozzhaeyv, Denis Solopov, Ruslan Suleimanov, Khamidullo Turgunov.

Selon Lyudmyla Kozlovska, il est nécessaire également que les forces de l’ordre ukrainiennes annulent le mandat d’arrêt international qui a été émis contre plusieurs personnes impliquées dans l’affaire « Banque BTA », en particulier : Igor Kononko, Roman Solodchenko et d’autres. Comme l’a affirmé la présidente du conseil du Centre des Libertés Civiques, Aleksandra Matviychuk, les organes de poursuite ukrainiens doivent cesser leur collaboration avec les services spéciaux des pays autoritaires qui persécutent leurs adversaires politiques.

« Pour nous, en tant qu’organisation chargée de la défense des droits de l’homme, ainsi que pour tous les citoyens, il est évident qu’il est nécessaire d’arrêter la collaboration avec les services spéciaux des pays autoritaires, une collaboration qui dépasse les limites du droit. C’est une question de sécurité pour notre pays », - a affirmé Matviychuk.

Lyudmyla Kozlovska estime que malgré l’arrivée de nouveaux dirigeants, il existe toujours en Ukraine le danger que soient arrêtés et emprisonnés de nombreux refugiés politiques, citoyens ukrainiens qui lors de la présidence de Yanoukovych ont été forcés de se réfugier à l’étranger.

Nous sommes obligés d’affirmer qu’à l’heure actuelle en Ukraine, il n’y a aucune possibilité de conduire un procès judiciaire honnête, et pour cette raison, le retour en Ukraine des refugiés politiques ne peut pas garantir qu’ils ne seront pas persécutés. Tant que le système judiciaire, le parquet et le Ministère de l’Intérieur ne jouiront pas de la confiance sociale, tant que la révision du droit et les réformes ne seront pas effectuées, le retour des refugiés politiques en Ukraine restera dangereux et ils n’ont aucune raison de revenir.» – a affirmé Kozlovska.

Comme on le sait, Abliazov a été arrêté dans le sud de la France, fin juillet 2013, sur la base d’une demande d’extradition issue de l’Ukraine. En outre, deux demandes identiques ont été émises par le Kazakhstan et la Russie.

Au Kazakhstan Abliazov est accusé d’avoir détourné plus de 6 milliards de dollars. L’Ukraine et la Russie ont avancé contre lui des accusations similaires, en liaison avec une fraude financière dans des établissements locaux de banques « BTA ».

En 2009 Abliazov a fui le Kazakhstan et s’est rendu à Londres, lorsque les autorités kazakhes lui ont pris le contrôle de sa banque. En 2011 il a obtenu l’asile politique en Grande Bretagne. Pourtant, en 2012, il s’est enfui de ce pays après avoir été condamné à 22 mois de prison pour outrage à la cour, du fait qu’il a dissimulé devant les autorités britanniques ses actifs qui devaient être gelés par décision du tribunal.

Abliazov prétend que toutes ces accusations avancées contre lui ont un caractère politique et qu’elles résultent de la tentative du président du Kazakhstan, Noursoultan Nazarbaïev de l’éliminer du fait qu’il est son adversaire politique.

Au début des années 2000, Ablyazov a créé au Kazakhstan un parti d’opposition sous le nom de « Mouvement Démocratique du Kazakhstan », il a été condamné pour la conduite d’activités économiques illégales et pour les abus commis auparavant lorsqu’il occupait le poste de ministre de l’industrie et du commerce ; par la suite il a été amnistié. Plus tard, il s’est trouvé parmi les fondateurs du parti « Choix Démocratique du Kazakhstan » dont l’activité a été interdite par décision du tribunal.


http://press.unian.net/ukr/pressnews-113751.html

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