Alma Shalabayeva: J’ai besoin d’aide
© mukhtarablyazov.org 10.10.2013

Si on prononce à haute voix le nom d’Alma Shalabayeva dans une rue kazakhe, cela provoque la panique des passants, qui tout de suite passent de l’autre côté de la rue.
Dans la réalité kazakhe rien n’est ce qu'il semble être.

Astana et Almaty, deux villes principales, constituent une façade, présentée volontairement par le gouvernement kazakh à ses partenaires de l’ Ouest . Mais les rapports des organisations internationales, telles que Freedom House,Human Rights Watch ou Amnesty International, présentent le Kazakhstan comme un régime autoritaire qui n’hésite pas à recourir à la torture pour faire taire l’opposition. Pourtant on ne le voit pas dans la rue. Par contre, on peut y voir : des colonnes en marbre, des gratte-ciel futuristes, des cafés et des palais qui invoquent le passé soviétique. La personne qui fait le lien entre l’époque soviétique et la présente c’est le président Nazarbayev, qui garde son poste depuis plus de 20 ans, et avant l’indépendance du Kazakhstan était le secrétaire général du Parti Communiste du Kazakhstan.

Peu à peu, l’opposition kazakhe se tait, ce qui est le résultat des persécutions permanentes des activistes politiques. L’histoire d’Altynbek Sarsenbayev a été racontée aux journalistes par son frère - Rysbek - rédacteur en chef de la revue kazakhe «ZhasAlash». Tout d’abord, Altynbek était un «homme de Nazarvayev» - il était ministre de l’information et ambassadeur du Kazakhstan en Russie. En 2003 il est passé dans l'opposition et est devenu leader du parti «Nagyz Ak Zhol». En février 2006 on l’a retrouvé mort, ainsi que son garde du corps et son chauffeur, juste après la réélection du président Nazarbayev. Malgré l'atmosphère de terreur, il y a des journalistes qui continuent à parler, tout en sollicitant l’aide de la communauté internationale.

La délégation de la Commission des droits de l'homme du Sénat italien a rendu visite à Alma Shalabayeva. «J’ai besoin d’aide» a déclaré Alma. Après la visite le sénateur Ciro Falanga a dit: «À première vue, les droits d’Alma et de sa fille ne semblent pas violés». Alma a montré aux journalistes qu’elle était observée. Ses photos, prises probablement dans le chantier naval, ont été diffusées par la télévision kazakhe. Alma ne voulait pas parler de son mari, Mukhatar Ablyazov, elle ne voulait même pas prononcer le nom de Nazarbayev, en le désignant de: «tu sais qui». «Mon mari est innocent et il a besoin du temps pour le prouver; la bataille avec le gouvernement est presque impossible (...). J’ai besoin d’aide, quelle que soit sa forme, tout ce qui m’est arrivé n’est pas normal».
Les journalistes de «La Reppublica» ont parlé avec Askar Shakirov, Médiateur et Commissaire aux droits de l'Homme au Kazakhstan, qui a dit: «La décision de la déportation d’Alma a été prise par le gouvernement italien, et c’est lui qui devrait répondre à vos questions». Shakirov s’est prononcé sur la situation d’Alma en disant qu’«elle ne peut pas être complétement libérée, vu la portée internationale de l’affaire. Nous lui avons accordé la possibilité de quitter le pays». Pourtant il est impossible de quitter le pays sans passeport, et les autorités ont confisqué le passeport d’Alma.
Le défenseur des droits de l’Homme kazakh, M. Yevgeny Zhovtis a déclaré: notre démocratie est une imitation (...). Nous ne ressemblons pas encore à la Corée du Nord, et ce n’est pas le niveau de démocratie de l’Ouzbékistan ou du Turkménistan, mais le régime est autoritaire, malgré toutes les institutions apparemment démocratiques, telles que le parlement, les partis, les médias. Depuis la chute de l’URSS, ce sont toujours les mêmes gens qui sont au pouvoir».

En résultat, il n’y a pas de système judiciaire indépendant. Tel qu’il est aujourd’hui, il est profondément corrompu. Les droits de l’Homme ne sont plus respectés. «Au cours des dernières années, et notamment après le «Printemps arabe», le Kazakhstan se dirige vers un système autoritaire, en persécutant les dissidents politiques et les médias indépendants. La vie de Zhovtis en est la meilleure preuve. Il appartenait aux élites politiques, mais maintenant il combat le régime de Nazarbayev. «En 2009 j’ai heurté un piéton sur l’autoroute, et le gouvernement se sert de cet accident pour bloquer mon activité de défense des droits de l’Homme ; les autorités cherchent à se venger pour tout ce que j’ai fait au cours des 20 dernières années. J’ai été condamné à 4 ans de prison pour une infraction aux règles de la circulation que je n’avais pas commise» Il existe des preuves que Zhovtis n’a pas conduit en état d'ébriété et n’a pas dépassé la vitesse autorisée.

Le pétrole et le gaz naturel restent les ennemis principaux des droits de l’Homme au Kazakhstan. Zhovtis déclare: «la démocratie et les droits de l’Homme doivent affronter quatre ennemis: le pétrole, le gaz, la guerre, le terrorisme et la stratégie géopolitique. La communauté internationale s’efforce de promouvoir la démocratie et le respect des droits de l’Homme dans cette partie du monde, mais en même temps elle est vivement intéressée par nos ressources naturelles, par la sécurité et par la suprématie géopolitique. C’est un pays despotique, avec toutes les conséquences en résultant.»

Le document se base sur les relations des journalistes italiens de la revue «La Reppublica» et sur les interviews avec des activistes des droits civiques et avec Alma Shalabayeva. Pour plus d’informations. cliquez ici.

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