Abliazov au sujet du chemin de Noursoultan Nazarbaïev vers le pouvoir
© mukhtarablyazov.org 13.02.2015

Au sujet de la privatisation réalisée au Kazakhstan dans les années 90 qui n’a fait que renforcer la position de l’élite gouvernante et de quelle façon Nazarbaïev s’accordait de nouveaux privilèges, pour devenir en fin de compte le « leader de la nation » titulaire – raconte Abliazov dans son interview accordée au portail Respublica.

Voir toute l’interview :

Des mafieux contre des mafieux

- Vous connaissez Noursoultan Nazarbaïev depuis longtemps – depuis les années 90. Vous rappelez-vous de votre première rencontre ?

- Je l’ai rencontré pour la première fois au printemps 1993, à un congrès d’hommes d’affaires à Almaty. Auparavant, il n’y avait que des rencontres organisées au sein de larges groupes d’hommes d’affaires. A cette-époque-là, Nazarbaïev évoquait fréquemment l’avenir démocratique et l’indépendance du Kazakhstan. Son pouvoir n’était pas encore monopoliste et il s’efforçait de plaire à tout le monde – il a entrepris de nombreuses actions populistes sur le plan économique, qui soit dit en passant, ont uniquement provoqué l’explosion de l’inflation jusqu’à 1000%.

En mai 1993, au congrès des hommes d’affaires, Nazarbaïev a promis la soi-disant privatisation de l’industrie par coupons qui devait allouer aux citoyens les parts dans toutes les usines appartenant à l’Etat par la distribution de coupons spéciaux. Les fonds d’investissement spéciaux ont été établis pour ce but.

Nazarbaïev a privatisé à son avantage les entreprises dans toutes les branches qui apportaient des bénéfices – la Kazakhmys, l’usine sidérurgique de Sokolov-Sarbai, les ferro-alliages avec le groupe de Mashkevich, le MangistauMunaiGaz, la PNHZ (la raffinerie de pétrole de Pavlodar) et beaucoup d’autres usines nationales. Par contre, il a affecté aux coupons les branches en faillite ou apportant des pertes. Par ailleurs, il a accusé les fonds d’investissement d’avoir abusé les citoyens.

En réalité, la raison de l’échec de la privatisation par coupons consistait dans le fait que les citoyens kazakhs n’ont pas obtenu les usines les plus prospères car elles avaient déjà été privatisées discrètement par Nazarbaïev et sa clique à des prix très avantageux.

- Aujourd’hui, il est clair pour de nombreuses personnes qu’à cette époque-là il y avait beaucoup de personnes qui croyaient aux déclarations de Nazarbaïev. Vous aussi ?

- Ecoutez, je n’ai jamais eu d’illusions particulières quant à son interprétation de la démocratie. Je me souviens toujours bien qu’il a par exemple refusé de prendre la tête d’une commission établie par le Conseil Suprême de l’URSS qui était censée expliquer un homicide terrifiant qui a eu lieu en Géorgie en 1989, quand une unité soviétique Spetsnaz a tué à coups de hache 9 femmes qui manifestaient paisiblement. Il a refusé, en déclarant qu’à son opinion ces femmes assassinées étaient coupables elles-mêmes de ce qui s’était passé. En l’entendant, j’étais indigné comme beaucoup d’autres personnes. Mais, c’est une chose d’entendre ou d’observer de loin, et une autre de se heurter personnellement à un tel événement…

C’est ainsi qu’au printemps 1993, un petit groupe d’hommes d’affaires, moi y compris, a rencontré Nazarbaïev à Almaty. Nous sommes venus chez lui pour aborder un problème concret. A cette époque là, plusieurs groupes criminels provenant du milieu des anciens sportifs qui s’occupaient d’extorsions, ont intensifié leur activité. Leurs agissements étaient camouflés par des miliciens de haut rang, qui se sont partagé les bénéfices. Ces groupes ont extorqué de l’argent et une partie du business aux entrepreneurs, leurs membres se comportaient de façon arrogante, ils agissaient ouvertement et ne craignaient rien.

Nous avons présenté ce problème à Nazarbaïev et nous avons déclaré que nous pouvions nous-mêmes le résoudre. Grâce à l’argent dont nous disposions, nous avons pu créer nos propres services de sécurité et en cas de besoin, nous avons pu nous défendre dans la lutte armée. Mais, à ce moment-là le pays se serait transformé en un camp militaire. Nous lui avons expliqué directement que les autorités ne combattaient pas les groupes criminels, mais qu’en échange de l’argent elles les protégeaient contre de l’argent.

- Et comment a réagi  le président?

- Nazarbaïev a déclaré que des résultats seraient apparents en l’espace d’un mois, il a proposé de nous rencontrer dans un mois. Mais, au bout d’un certain temps, une série d’assassinats a commencé parmi les leaders des gangs criminels. Par exemple, à Almaty Bakha Festivalu, « autorité reconnue » a été tué. Lui-même et d’autres « autorités » ont été abattus par des individus en masques noirs. Des accidents similaires ont commencé à se produire sur tout le territoire kazakh. Les racketteurs (malfaiteurs exerçant des extorsions – note du traducteur) ont disparu mystérieusement, beaucoup d’entre eux ont fui le pays.

Un mois plus tard, Nazarbaïev nous a appelés de venir et il a demandé si nous étions toujours tourmentés par le problème des racketteurs. Nous lui avons relaté ce qui se passait. Et lui, d’une voix subitement contente, il a commenté : « Et comment ces bandits l’on envisagé ? Ils se sont imaginé qu’ils pouvaient agir comme des bandits, pendant que nous n’agissons que légalement ? Nous aussi, nous pouvons agir à la façon des bandits ! »

- C’est une déclaration fortement scandaleuse…

- C’est vrai. Nazarbaïev n’a pas bâti un Etat de droit, mais il a agi comme le chef d’une grande mafia, en tuant les petits mafieux qui pénétraient sur son territoire. Bien entendu, on peut trouver des gens qui vont soutenir ces méthodes de lutte, de ce fait il n’est pas étonnant que chez nous, au Kazakhstan, un Etat criminel soit bâti, et ce sont les autorités elles-mêmes qui interviennent dans le rôle des racketteurs. Personnellement, je n’étais pas surpris qu’on ait tiré à Zhanaozen et les actes illégaux de la police ne m’étonnent pas. Par ailleurs, l’illégalité des autorités elles-mêmes, avec à leur tête Nazarbaïev, n’est pas non plus étonnante pour moi.

Exemple significatif

- A quel moment, selon vous, Nazarbaïev a pris la décision de concentrer tout le pouvoir entre ses mains ?

- Voyez-vous, ici l’affaire Mars Urkumbayev est exemplaire, elle reflète les méthodes et les modes d’action de Nazarbaïev dans la lutte pour le pouvoir même avec des concurrents politiques hypothétiques. Il était le Président de l’Université à Taraz. Plus tard, lorsque Sergey Tereshchenko est devenu le premier ministre, il a été nommé au poste d’akim [gouverneur de la province – note du traducteur] dans le district du sud kazakh, et en 1993 il a occupé le poste de ministre de l’économie.

Je connaissais assez bien Mars. A l’époque où il était ministre de l’économie, il m’a souvent invité en tant que consultant. Il était un homme entièrement dévoué à Nazarbaïev. Cependant, le président est parvenu à la conclusion qu’il représentait une menace pour lui du fait que son nom avait été évoqué dans l’une des revues occidentales, parmi les cinq concurrents de Nazarbaïev, qui ont postulé pour des postes au pouvoir suprême.

Une affaire pénale a été intentée contre Urkumbayev. On lui a rappelé l’époque où il était le Président de l’Université de Taraz : il aurait construit illégalement une maison pour 20 milles dollars. Pendant l’enquête, il a déposé sa démission du poste de ministre. En fin de compte, rien n’a été trouvé contre lui, mais il a été forcé de démissionner.

- Avez-vous essayé de défendre Mars Urkumbayev ?

- Oui, à l’issue du même congrès des hommes d’affaires à Almaty, nous avons déjeuné au sein d’un cercle étroit avec Nazarbaïev. Nous l’avons interrogé concernant Mars. Nazarbaïev a essayé de nous convaincre que c’était le parquet qui a déclenché une procédure pénale contre Mars, que lui personnellement le soutient car il a été un bon ministre, et ainsi de suite.

Cependant, malgré notre âge (nous avions à ce moment-là autour de 30 ans), nous savions tous parfaitement que le parquet n’intentait des procédures que sur l’ordre de Nazarbaïev. De ce fait, son mensonge était pour nous évident. Nous avons compris que c’était la méthode dont Nazarbaïev se servait pour éliminer ses concurrents.

- Cependant, ils ne l’ont pas emprisonné ?

- En effet. Mais ils l’ont privé de possibilité d’emploi, ils ont terni sa réputation, ils l’ont piétiné. Plus tard, Nazarbaïev a commencé à emprisonner ses concurrents, et même à les assassiner, ce qui fut le cas de Nurkadilov et Sersenbayev.

- Revenons à cette rencontre avec le président. Cet entretien ne concernait tout de même pas uniquement Urkumbayev ?

- Nous avons discuté des problèmes économiques, de ce que le gouvernement devait faire. Et Nazarbaïev m’a fortement surpris. A ce moment-là, une situation extrêmement difficile régnait dans tous les domaines de la vie du pays, alors que lui, il a déclaré que le 20ème siècle n’était plus l’époque pour élever des animaux et développer l’agriculture traditionnelle, mais le moment où l’humanité devrait chercher une solution au problème des protéines. Il nous a relaté sa rencontre avec Bill Clinton (qui était à cette époque-là président des Etats-Unis), à qui il avait expliqué que de nos jours la question prioritaire pour l’humanité devait être la production de protéines – cela devait être une méthode miracle pour résoudre le problème de l’alimentation et de la pauvreté.

Qui est Clinton, et qui est Nazarbaïev- ai-je réfléchi à ce moment-là. S’il avait emporté des succès dans les domaines du développement de son propre pays, comme Lee Kuan Yew (premier ministre du Singapour, l’un des créateurs du « miracle économique » - note de la rédaction), le monde entier l’aurait observé avec attention. Et Nazarbaïev, qu’a-t-il fait au Kazakhstan pour se permettre « d’expliquer quelque chose à Clinton » au moment où notre économie, y compris la science, étaient complètement ruinées. Je l’ai alors considéré comme une personne anormale, ayant l’auto-évaluation incorrecte.                                              

- Dans un deuxième temps vous n’avez pas changé d’avis ?

- Non, j’ai été renforcé dans mon opinion. Pendant cette rencontre nous avons été accompagnés par Kozykorpesh Esenberlin. On l’a longuement persuadé d’entrer dans le gouvernement en tant que représentant du secteur commercial. Par conséquent, il a pris la tête du comité national pour les affaires du trésor de l’Etat. Nazarbaïev l’a convaincu de quitter le business et il a promis son soutien en garantissant que toute la privatisation se déroulerait de façon ouverte et honnête. Cependant, Esenberlin n’a conservé que quatre mois le poste de président du comité pour les affaires financières.

- Pourquoi ?

- Toutes ses tentatives pour conduire des appels d’offres de façon honnête ont été bloquées. C’est justement dans cette période-là que Nazarbaïev et ses proches collaborateurs se sont partagé les biens de l’Etat, et Kozykorpesh a refusé de les aider dans ce procédé. Par conséquent il a été chassé du gouvernement. Pendant la période où il travaillait dans le gouvernement, ses affaires ont fait faillite, du fait que la proposition du poste au sein du gouvernement est arrivée de manière inattendue et qu’il n’a pas eu le temps de former une équipe de cadres responsables.

En réalité, Nazarbaïev a trompé et trahi Esenberlin. Avant d’entrer au gouvernement, en tant qu’homme d’affaires le plus puissant de la nouvelle vague, Esenberlin a fait une faillite totale, il a perdu son business, ses amis – tout. A présent, on n’entend rien à son sujet. Et c’était un homme très doué. Sa société Alem System était connue dans tout le pays.

Je le répète encore une fois – je n’avais aucune illusion. Dès le début lorsque j’ai fait la connaissance de Nazarbaïev, dans les années 1993-94, je savais quel était son véritable visage. Au cours des années, ses traits négatifs se sont de plus en plus développés et renforcés.

Chemin vers le pouvoir absolu

- Pensez-vous que c’est déjà à ce moment-là – juste au début de l’indépendance du Kazakhstan – que Nazarbaïev rêvait de devenir « leader de la nation » ? Ou peut-être était-il différent ?

- Le monde est ainsi fait, qu’un homme d’affaires gagne exactement autant que ce que le marché économique lui permet. En ce qui concerne la politique, l’homme politique s’efforce d’obtenir le pouvoir maximal. Mais en Occident, le système politique est construit de manière à ce qu’aucun président ou aucun premier ministre ne puisse obtenir le pouvoir absolu, quelle qu’en soit l’intensité de son désir.

- Vous avez à l’esprit le contre-pouvoir?

- Oui, sous une forme judiciaire, exécutive et législative du pouvoir en tant que branches particulières. Personne ne peut obtenir le pouvoir absolu du fait que la concurrence règne sur tous ses niveaux, il existe des règlements, la justice est réellement indépendante, et la presse libre de la censure.

- Pourquoi au Kazakhstan on n’arrive en aucune façon à créer un tel contre-pouvoir ?

- Déjà en 1993, Nazarbaïev jouissait d’un pouvoir énorme. Nous avons hérité de l’Union Soviétique de la justice dépendante, la presse contrôlée dans une large mesure par l’Etat, le parlement faible, et les intérêts sociaux qui n’ont pas été structurés sous la forme d’un parti ni représentés par des députés réellement indépendants.

En fait, au Kazakhstan il n’y a jamais eu de parlement fort et indépendant qui soutiendrait de façon réelle les citoyens, sinon ni en 1993 ni en 1995, Nazarbaïev n’aurait réussi à dissoudre le parlement sans conséquences pour lui-même.

Autrement dit, c’est déjà en 1995 que le président jouissait d’un pouvoir réel, légalisé et absolu – c’est à ce moment-là que le pays a fonctionné pendant plus d’une demi-année sans parlement, exclusivement sur la base des décrets de Nazarbaïev. Le fait que Nazarbaïev dans les années deux mille se soit déjàproclamé « leader de la nation », qu’il ait validé les règlements établis uniquement pour lui-même et sa famille, ce n’est qu’une représentation publique de ses succès emportés en 1995. Avec le temps il a tout simplement renforcé ses privilèges et il a manifesté publiquement l’ordre dont la forme juridique avait déjà été constituée en 1995.

- Pourriez-vous préciser concrètement les démarches que Nazarbaïev a entreprises pour renforcer son pouvoir ?

- Il a choisi personnellement et de façon autonome les personnes qui lui ont prêté le sermon personnel de loyauté, il a renforcé les cadres sur les positions clé telles que la Commission centrale pour les élections, les akims de districts, le gouvernement, le parlement, les tribunaux.

Déjà en 1995, il possédait un pouvoir suffisant pour détruire tout homme d’affaires ou tout homme politique, qui se montreraient dangereux pour lui. Rappelez-vous le fait qu’en 1994, Olzhas Suleimen a été privé de sa liberté d’action. Je pense que si Olzhas Suleimen s’était décidé à intervenir en tant qu’opposant, de nombreuses personnes l’auraient soutenu. Il était très connu et populaire, et pas seulement au Kazakhstan. Nazarbaïev n’aurait pas réussi à le détruire. Mais Olzhas a abandonné la politique, s’est rendu à Nazarbaïev.

A partir de 1995 où il a pris le contrôle de toutes les manettes du pouvoir, il a commencé à s’emparer de toutes les entreprises clé dans le pays et il a terminé ce processus en 1997. Dans un second temps, il lui a suffit d‘élargir et de renforcer ses influences et ses possibilités.

- Mais pourquoi les entreprises n’ont pas réagi ? Les hommes d’affaire savaient-ils ce qu’il faisait ?

- Au début des années 90, le business était en phase initiale de son développement et Nazarbaïev ne cherchait pas notre soutien. A ce moment-là il était focalisé sur les directeurs « rouges » puissants.

Par exemple, Vitaliy Mette, qui dirigeait l’Usine Nucléaire d’Ulbinsk, a été nommé au poste de premier vice-ministre. Garri Shtoyk, qui était aussi premier vice-premier ministre, dirigeait une usine de zinc, devenue par la suite l’usine « Kazcynk ». Isingarin Nigmatzhan Kabatayevich, directeur d’une entreprise ferroviaire, était lui aussi premier vice-premier ministre.

En effet, ils étaient tous les alliés de Nazarbaïev et les représentants du grand business de l’Etat. Ces personnes ont travaillé dans l’URSS et ils ne comprenaient pas les mécanismes du marché commercial. Ils étaient des soldats du parti, et Nazarbaïev était leur général, même à l’époque du Kazakhstan soviétique. Ils ne connaissaient pas et ne s’imaginaient même pas que le pouvoir puisse fonctionner autrement.

- Les racines du malaise actuel se situent en effet dans le passé soviétique ?

- A l’époque soviétique, le parlement tenait une fonction décorative dans le pays et presque tous les députés considéraient Nazarbaïev comme le leader. La conscience humaine ne s’opposait pas à ce que faisait Nazarbaïev. De ce fait, il a vite réussi à obtenir le pouvoir absolu, après qu’il ait créé une vision de l’ordre soviétique, sauf que le bureau politique, Moscou, le parti – tout était concentré entre les mains d’une seule personne.

Mais même à l’époque de Staline, c’était pareil. Nazarbaïev n’a rien créé de nouveau, il a tout simplement reconstruit le modèle du passé, en se positionnant au milieu.

- Cependant, jusqu’à 2004 il y avait encore au parlement des députés indépendants…

- Oui, des députés indépendants comme Serikbolsyn Abbildin et Tolen Tokhtasynov sont apparus au parlement. En principe, ils étaient en minorité absolue et ils n’étaient pas en mesure de changer le cap de Nazarbaïev. Plus tard, le système du pouvoir de Nazarbaïev a anéanti toute possibilité pour des personnes indépendantes d’entrer au parlement.

- C’est-à-dire que « le Leader de la nation » a roulé tout le monde ?

- Nazarbaïev n’a trompé ni le milieu d’affaires ni personne individuellement. Il a abusé de tout le monde, de tout le pays. Il a déclaré et il continue de déclarer qu’il bâtit l’Etat de droit démocratique. En réalité, nous avons un pays autoritaire dans lequel tout est subordonné aux intérêts de Nazarbaïev et à ceux de son clan.

C’est nous tous qui sommes coupables de cette situation, pas seulement Nazarbaïev. Nous lui avons donné librement le pouvoir, les ressources – tout. Nous, en tant que société, nous ne nous sommes pas opposés, nous n’avons pas lutté pour empêcher tout cela. Nous étions passifs. L’activité et la lutte qui ont été conduites par un faible nombre d’opposants n’ont pas reçu de soutien large de la part de la société et Nazarbaïev est parvenu à écraser l’opposition – les uns ont été emprisonnés, les autres ont été assassinés, d’autres ont dû partir ou se sont retirés à l’ombre.

A présent, la société ne devrait pas s’étonner que nous menions une vie dure alors que le pays est riche. Le pouvoir absolu d’une élite étroite avec à sa tête Nazarbaïev a conduit à la situation où l’essentiel de la richesse nationale a été affectée justement à ce groupe. Ce sont ces nantis auxquels les autorités actuelles obéissent entièrement, de ce fait ils tenteront de maintenir le régime aussi longtemps que les citoyens le permettront.

- Pensez-vous que les difficultés économiques ne touchent pas les citoyens au point qu’ils commencent à penser à une meilleure vie ?

- Mais ces difficultés ne sont éprouvées ni par Nazarbaïev ni par son entourage. Chez eux justement tout va bien car ils s’enrichissent. Ils ne prêteront l’attention aux difficultés des simples citoyens qu’au moment où la situation menacera leur pouvoir. Et ainsi, les pauvres végètent silencieusement, sans attaquer les autorités, et mènent leurs propres vies minables. Pour quelle raison les autorités devraient s’en préoccuper si cela ne représente aucune menace pour elles ?

Nazarbaïev et son entourage ne sont pas mère Teresa ni Moïse, qui étaient sensibles au malheur des gens. Ils ne pensent qu’à leur propre aisance et peut-être à ceux qui les entravent empêchent de continuer à exercer leur pouvoir. Ce n’est que contre eux que Nazarbaïev et sa coterie luttent de façon cohérente, sans ménager leurs ressources.

Et n’imaginez pas qu’on va trouver un héros mythique ou un nouveau leader, qui saura changer rapidement la situation, en la tournant à l’avantage de la vaste majorité des citoyens. La situation du pays ne s’améliora effectivement qu’au moment où les citoyens deviendront actifs et commenceront lutter massivement pour leurs droits.

Source: Respublica

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