Libero: Interpol est utilisé à poursuivre les dissidents
© mukhtarablyazov.org 08.05.2014

Les pays non démocratiques utilisent le nouveau système, le dit i-link, pour poursuivre et, ce qui l’entraîne, pour arrêter les gens qui empêchent le système et les dissidents.

I-link est un système à l’aide duquel chaque de 180 pays membres peut inscrire une personne cherchée dans la base des données de l’organisation, et cette information est presque tout de suite mise à la portée de différents organes de poursuite.C’est dommage, mais en réalité ce système est devenu un outil utilisé à poursuivre les dissidents, et non à combattre la criminalité internationale.Comme Interpol ne contrôle pas le contenu des mandats d’arrêt, des abus ont souvent lieu.Depuis 2008, le nombre des mandats d’arrêt internationaux a augmenté de 160%, et la plupart d’entre eux est émise par les pays qui ont peu de commun avec la démocratie ou même n’ont rien à voir avec.La Biélorussie, la Russie et la Turquie sont seulement des exemples, sans mentionner ce qu’il est difficile d’annuler la dite « notice rouge ».Il peut arriver que la personne déjà arrêtée dans un pays membre de l’organisation se trouve toujours dans la base des données d’Interpol ou, ce qui est plus souvent, des bureaux de la police des pays membres. En effet, comme les protections du système laissent à désirer, une personne suspecte peut être libérée pour une raison quelconque, mais son mandat d’arrêt reste valable.Une telle épée de Damoclès peut être suspendue au-dessus de quelqu’un aussi bien pour des raisons politiques que techniques.

Un exemple ?Peut-être celui le plus connu, de Moukhtar Ablyazov, le dissident kazakh qui, étant accusé de délits financiers, se trouve dans une prison française depuis juillet l’année dernière.Les accusations d’avoir commis des délits financiers (et surtout du lavage de l’argent sale) sont fabriquées afin de fonder l’émission du mandat d’arrêt international contre l’oppositionniste politique. Les affaires où on parle ouvertement de terrorisme sont rares. Dans de tels cas, les états-membres n’ont point de scrupules et, sensibles à cet argument, ouvrent la procédure sans poser d’autres questions. Ceci entraîne le risque de l’extradition qu’il ne faut pas négliger. Ceci est le cas d’Ablyazov : la demande d’extradition a été déposée par l’Ukraine, gouvernée par Yanoukovych, et la Russie, gouvernée par Vladimir Poutine, mettant le gouvernement d’Hollande dans une situation difficile, si l’on veut s’exprimer d’une façon diplomatique. Pourtant, la loi internationale et la constitution d’Interpol défendent les activités ayant le caractère politique, militaire, religieux ou raciste, et elles devraient être conformes aux décisions de la Déclaration universelle des droits de l’homme.Ces mêmes droits doivent aussi – et peut-être avant tout – protéger les réfugiés politiques et rendre le système judiciaire international un garant de la justice et de la transparence. Mais en effet, nombre de personnes apprennent qu’elles figurent sur la « liste noire » d’Interpol (ou plutôt sur la « liste rouge ») au moment de leur arrestation. Ceci met en marche une procédure qu’il serait euphémistique d’appeler transparente.Hank Trepper, un agriculteur canadien, en sait quelque chose : il a passé un an dans une prison libanaise suite à l’émission du mandat d’arrêt par l’Algérie qui l’a accusé d’avoir livré des pommes de terre pourries.Lui, il a eu plus de chances que d’autres.Étant de retour au Canada, il a pu accuser le gouvernement de son pays de ne pas avoir défendu ses droits fondamentaux. Qu’en dites-vous ?

Claudia Osmetti 

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