Commentaires des médias italiens portant sur le témoignage de Giuseppe Proccacini

© mukhtarablyazov.org 15.01.2014

Giuseppe Procaccini, ancien chef de cabinet du ministre de l’Intérieur italien a témoigné devant le procureur responsable de l’enquête sur la déportation d’Alma Shalabayeva qui a été organisée vers la fin du mois de mai 2013.

Les médias italiens dans leurs commentaires se concentrent surtout sur la question si le ministre italien des Affaire Étrangères - Alfano avait été informé de l’intervention de l’unité DIGOS dans la maison d’Ablyazov en Italie, et s’il connaissait l’affaire Shalabayeva avant son entretien avec Emma Bonino qui a eu lieu le 2 juin 2013.

Selon les dépositions faites par Procaccini, Alfano avait été informé du projet d’une intervention des unités spéciales de police et d’une tentation d’arrestation d’Ablyazov.Toutefois il aurait ignoré l’arrestation d’Alma.

La revue financière Il Sole 24 Ore a observé que même si l’affaire provoque des controverses, et que plusieurs questions concernant l’opération menée par les autorités italiennes restent sans réponse, Ablyazov reste un personnage énigmatique, accusé d’avoir détourné des milliards de dollars.

La Repubblica reproche à Alfano d’avoir menti.Pendant presque un mois, quand le scandale lié à la déportation d’Alma a éclaté, le ministre des Affaires Étrangères italien a prétendu avoir ignoré l’affaire Ablyazov.Procaccini a déclaré avoir personnellement transmis à Alfano des informations concernant Ablyazov et les accusations portées par l’ambassadeur kazakh contre le dissident. La Repubblica exhorte Alfano à assumer la responsabilité pour ses mensonges.

La Stampa, dans le titre de l’article, invoque l’ignorance d’Alfano quant à l’affaire d’Alma et sa déportation jusqu’au 2 juin. L’article cite les paroles de Proccacini, sans pourtant les commenter.

Les dépositions de Proccacini ont aussi été commentées par les portails web tels que Il Fatto Quotidiano et The Huffington Post.

Il Fatto Quotidiano invoque l’interview avec Proccacini du 27 décembre 2013 - juste après la libération de Shalabayeva par les autorités kazakhes. Dans cette interview Proccacini exprime son soulagement du fait qu’Alma et Alua sont retournées en Europe et a déclaré vouloir poser quelques questions à Alma - notamment sur son silence concernant les conditions de sa détention au Kazakhstan, de même que le silence de ses avocats dans la même question.  Dans l’interview du 27 décembre Procaccini a également été interrogé sur le rendez-vous avec l’ambassadeur kazakh en Italie.Avant la déportation d’Alma, à 21h30, l’ambassadeur s’est rendu au Ministère de l’Intérieur pour rencontrer Procaccini. Procaccini admet que cela dépassait les limites de la procédure normale, mais c’était justifié par les conditions exceptionnelles:Ablyazov a été présenté comme un homme extrêmement dangereux, recherché par Interpol, et qui présentait un risque potentiel pour la sécurité publique.  Quant à la déportation d’Alma et d’Alua, Procaccini affirme l’avoir ignoré, de sorte qu’il lui était impossible d’en informer Alfano. Il invoque aussi le message qui lui était parvenu de la part du chef du département juste après l’opération de l’unité DIGOS, signalant qu’on n’a pas abouti à arrêter Ablyazov. Dans ce message il n’était pas question d’Alma et d’Alua.  Pourtant Procaccini n’est pas capable d’expliquer pourquoi l’ambassadeur kazakh en Italie a contacté Alfano pour discuter de cette question.

The Huffington Post a repris les témoignages de Procaccini, en ajoutant, qu’Alma Shalabayeva serait probablement interrogée par le procureur vers la fin du mois de janvier, aussi bien victime qu’accusée dans l’affaire de l’utilisation de faux documents. 

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