Engagement civique Choix démocratique du Kazakhstan
Le parti Choix démocratique du Kazakhstan (CDK) a été fondé fin 2001. Ses fondateurs venaient principalement des élites politiques et économiques, partageant une vision réformatrice et favorable aux entreprises. Bien qu'au début des années 2000, ils faisaient partie du gouvernement, leurs chemins et ceux du président Nazarbayev ont divergé: ils estimaient que la libéralisation de l'économie devait être suivie par des changements démocratiques. Parmi les fondateurs du mouvement étaient Kairat Kelimbetov, le vice-ministre des finances, Galymzhan Zhakiyanov, le gouverneur de Pavlodar, Oraz Zhandosov, le vice-premier ministre, ainsi que des entrepreneurs tels que Nurzhan Subkhanberdin, le PDG de Kazkommertzbank; les députés Bulat Abilov et Tholen Tokhtassynov et le ministre de l'énergie récemment nommé, Moukhtar Abliazov, alors le président d'Astana Holding. La création de ce nouveau parti était aussi soutenu par Rakhat Aliyev, qui était alors le mari de la fille aînée du président Nazarbayev, Dariga.
Le parti a gagné le soutien d'une partie de la jeunesse, ainsi que de l'administration publique et des entrepreneurs. Il proposait entre autres d'introduire des élections pour les gouverneurs. Il critiquait sévèrement la corruption et le népotisme des proches de
Amnesty International a jugé Moukhtar Ablyazov le prisonnier de la conscience.
Nazarbayev. La fondation du Choix démocratique du Kazakhstan a provoqué un sentiment d'insécurité parmi les proches du président. Nazarbayev s'est personnellement occupé de la neutralisation du nouveau mouvement. Sur son ordre, le premier ministre Tokayev à ouvertement critiqué les fondateurs et a demandé que les membres du nouveau parti démissionnent de leurs postes. Peu après, les autorités ont procédé à une purge dans les rangs du pouvoir, éliminant les membres et supporters du CDK. Au début de 2012, des procès criminels sur des bases fictives ont été intentés contre Abliazov et Zhakiyanov, les accusant d'abus de pouvoir et de détournement de fonds. Ils ont été condamnés à six et sept ans de prison, respectivement. Amnesty International a déclaré qu'il étaient des prisonniers d'opinion.
Les autorités ont exercé toujours plus de pression sur le parti privé de ses dirigeants. En particulier, elles ont interdit l'enregistrement de ses filiales régionales. En 2003, la cour a ordonné la dissolution du parti. En 2004-2005, ses adhérents ont tenté de maintenir le parti en vie en l'enregistrant sous un nouveau nom, le Parti populaire. En 2004, le parti a pris part aux élections parlementaires avec le Parti communiste, mais n'a pas gagné de sièges. Il a ensuite été interdit avant les élections présidentielles de 2005, mais la coalition For Fair Kazakhstan (Pour un Kazakhstan équitable), menée par le parti, a réussi à sélectionner un candidat commun, Zharmakhan Tuyakbay. Il a reçu 6% des
voix. Le Choix démocratique du Kazakhstan a été le premier parti à proposer une alternative au gouvernement du président Noursoultan Nazarbayev. En même temps, l'interdiction de l'organisation par les autorités, a provoqué l'apparition de la répression politique au Kazakhstan, qui dure jusqu'à maintenant avec une intensité variable. De nombreux militants du CDK sont toujours actifs dans divers milieux d'opposition. Certains de ses dirigeants résident à l'étranger. Parmi ceux-ci, on trouve tout d'abord Abliazov, dont la famille a été déportée de l'Italie vers le Kazakhstan en été 2013, ainsi que Muratbek Ketebayev, qui attend une décision sur sa demande d'asile en Pologne.
L'héritage du Choix démocratique du Kazakhstan survit dans le parti non enregistré ALGA!, fondé en 2005, dont le leader, Vladimir Kozlov, condamné en 2012, purge une peine de prison de sept ans et demi. La scission du CDK en 2002 a donné naissance au parti de centre-droite Ak Zhol, qui siège au parlement kazakh aujourd'hui en tant que membre de l'opposition «agréée», qui coopère avec le pouvoir.
Vladimir KozlovLeader du parti ALGA!
À partir de 2007, le leader du plus grand parti de l’opposition, Alga !. Ayant supporté les grévistes de Zhanaozen, il a été accusé, entre autres, d’avoir « essayé de subverser le pouvoir ». Il a été condamné à 7 ans et 6 mois de privation de liberté et à la confiscation des biens.