Les droits de l'homme
Pour la plupart des Européens, le Kazakhstan reste un pays exotique. Les autorités essaient de changer cela grâce à des efforts et des moyens importants. Le Kazakhstan tente de soigner son image de marque, en se présentant comme un pays démocratique et respectueux des droits de l'homme. Mais malgré ses déclarations officielles et ses
Rangs des ONGs
- The Economist: l’indicateur de la démocratie en 2012 : le Kazakhstan est le 143. sur la liste de 167 pays
- Les Reporters sans frontières : l’indicateur de la liberté de la presse en 2013 : le Kazakhstan est le 182. sur la liste de 179 pays
- Freedom House : l’indicateur de la liberté de la presse en 2013 : le Kazakhstan est le 182. sur la liste de 197 pays
- Transparency International : l’indicateur de la corruption en 2012 : le Kazakhstan est le 133. sur la liste de 174 pays
obligations internationales, il ne respecte pas les droits fondamentaux de ses citoyens. Les opposants, les ONG et les médias indépendants du pouvoir, déjà peu nombreux, sont soumis à des répressions.
Les autorités kazakhes ne tentent pas d'ouvrir un dialogue avec la société. Les restrictions sur la liberté d'expression au Kazakhstan sont parmi les plus poussées au monde. C'est pour cela que les opposants, journalistes et activistes sociaux soumis à la répression cherchent du soutien en Europe.
En 2010, Freedom House a publié son rapport annuel sur les droits politiques et civiques «Freedom in the World», dans lequel il affirme que le pays «n'a pas dénoté de progrès dans l'implémentation des réformes auxquelles il s'est engagé en tant que membre de l'OSCE».
Sous le compte de la liberté de la presse, Reporters sans frontières classe le Kazakhstan au 154e rang mondial. Le pays est classé plus bas que la Russie (142), mais légèrement plus haut que la Biélorussie (168) et la Chine, qui se situe au 6e rang depuis le bas (174).
Durant la campagne pour les élections présidentielles en avril 2011 (Nazarbayev y a obtenu 95,5% des voix), l'accès à des nombreux sites web a été périodiquement bloqué, y compris ceux de Radio Free Europe, de la BBC et de la station de télévision indépendante K+. En mai, le gouvernement a voulu que Google utilise uniquement des serveurs basés dans le pays, ce qui aurait facilité le contrôle sur les contenus présents dans les réseaux nationaux. Google a refusé et liquidé son site local, se retirant ainsi du Kazakhstan.
Les médias indépendants les plus importants subissent la répression la plus significative: le portail vidéo Stan TV, la chaîne satellitaire K+, l'agence de presse Namystan et les journaux «Respublika» et «Vzgliad». Ce sont seulement celles-ci, en bravant le blocus sur les informations imposé par le gouvernement, qui ont fourni des informations sur la grève à Janaozen. En ce moment, on les accuse «d'extrémisme» et de «terrorisme informationnel». Ils risquent d'être dé-légalisés.
Le Kazakhstan sur le seuil du changement
Le Kazakhstan se trouve actuellement sur le seuil de changements importants. Les esprits se radicalisent – la popularité des groupes radicaux, et de leurs slogans, augmente. Le fondamentalisme islamique gagne en puissance. Dans les années 2011-2012, le pays a vu ses premiers attentats suicide terroristes.
Une série de protestations ouvrières a démarré une grève de plusieurs milliers de personnes à Janaozen en 2011. Le manque de volonté et de capacité à résoudre pacifiquement le conflit a amené à une tragédie en décembre 2011. La police a ouvert le feu sur les grévistes le 16 décembre 2011, tuant 45 personnes et en blessant plus de 1000. Après avoir supprimé la grève, les autorités ont attribué la faute pour la tragédie à l'opposition et aux représentants des ONG.
La résolution adoptée par le Parlement européen le 15 mars 2012 a eu pour conséquence la libération des personnes incarcérées lors de la répression qui a suivi les événements de Janaozen. Entre autres, le rédacteur en chef du journal «Vzgliad», Igor Viniavski, ainsi que le metteur en scène Bolat Atabayev, furent relâchés. Cela démontre le respect de Nazarbayev envers les pays démocratiques avec qui il souhaite continuer à faire des affaires, donc en pratique l'Union européenne et les États-Unis.
Les autorités ne peuvent échapper au dialogue avec l'Europe. Seule une pression européenne soutenue sur le gouvernement kazakh permettra une inclusion pacifique de l'opposition et de la société dans les décisions sur l'avenir du Kazakhstan.
Igor VinyavskiyRédacteur en chef de «Vzglyad»
Le 23 janvier 2013, il a été arrêté pour l’activité d'opposition, accusé d’avoir essayé de subverser le régime à l’aide des médias publics. La résolution votée par le Parlement européen le 15 mars 2012 a mené à libérer les personnes détenues lors des représailles.