Le Tribunal de Madrid a livré l’opposant kazakh à la dictature
Le 22 juillet la Cour d’Audience Nationale de Madrid a décidé de l’extradition vers le Kazakhstan d’Alexandre Pavlov. Il est menacé de plus de dix années en prison et de tortures.
La communauté internationale proteste contre un tel déroulement des événements. Alexandre Pavlov est un ancien collaborateur de Moukhtar Abliazov, opposant kazakh et ennemi majeur du président Noursoultan Nazarbaïev. Au cours des dernières semaines l’affaire d’expulsion illégale d’Italie vers le Kazakhstan de la femme et la fille d’Ablyazov a déclenché une large discussion publique. Pavlov est poursuivi en vertu d’une «notice rouge» d’Interpol en rapport avec des accusations soulevées contre lui au Kazakhstan. La Fondation Dialogue Ouvert, dans sa lettre ouverte aux députés espagnols, met en avant la nature politique de la demande d’extradition, qui s’avère être une nouvelle tentative visant à discréditer l’opposant kazakh.
Le 18 juillet 2013 a eu lieu l’audience de deux heures et demie à laquelle étaient présents des observateurs délégués par la Fondation Dialogue Ouvert, Ludmiła Kozłowska, Bartosz Kramek et Aleksandra Gajewska, le député Tomasz Makowski, l’avocat Wojciech Mądrzycki du Conseil National des Barreaux.
Les témoins de la défense étaient: un réfugié, le rédacteur du magasine interdit par le régime kazakh „Vzglyad” Igor Vinyavski, l’analyste se spécialisant dans la problématique de l’Asie Centrale Jędrzej Czerep. Dans leurs témoignages ils ont souligné que l’extradition de Pavlov signifiait directement pour lui une menace de mort. Les opposants au régime purgent les longues peines de prison et ils sont souvent soumis à la torture. Après l’audience d’aujourd’hui la défense prévoit de faire appel, ce pour quoi elle dispose de trois jours. Si l’ensemble des juges de la Chambre Pénale de l’Audience Nationale rejette cet appel, Pavlov sera expulsé vers le Kazakhstan. La Fondation Dialogue Ouvert a fait appel à la communauté internationale afin qu’elle prête attention à ce nouvel exemple d’utilisation de la loi internationale dans le but de poursuivre des opposants politiques.
Une affaire similaire a eu lieu en Pologne en juin 2013, quand l’opposant kazakh Muratbek Ketebayev fut arrêté par la police à Lublin, à la demande d’Interpol. Le parquet n’a pas décidé de sa détention, étant donné que les objections soulevées contre lui pouvaient avoir un caractère politique. Actuellement Ketebayev est déjà en phase finale de la procédure pour obtenir le statut de réfugié politique en Pologne.
Source : Fondation Dialogue Ouvert
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