Alexandr Pavlov a effleuré la liberté
L’affaire d’Alexandr Pavlov, collaborateur de l’opposition kazakhe, incarcéré en Espagne, s’approchait déjà d’une conclusion positive. La cour Audiencia Nacional a décidé par 3 voix pour contre 2 voix contre de renvoyer la question de son asile à l'Office d'Asile et de Refuge auprès du MI. Deux juges voulaient lui accorder l’asile sur le champ. Cette nouvelle situation peut provoquer de nouvelles pressions politiques de la part du Kazakhstan.
Alexandr Pavlov, qui a reçu à la prison une visite de son avocat le 14 juillet 2014, était heureux d’apprendre qu’il ne serait pas livré au gouvernement d’Astana. Il est pourtant découragé car apparemment il ne pourra pas quitter prochainement sa prison. Le mois d’août étant un mois de vacances, sa situation restera inchangée. Alexandr Pavlov, citoyen kazakh, a été arrêté en Espagne le 1er juin 2013 à la demande du gouvernement d’Astana qui demande son extradition à la base d’accusations criminelles fabriquées. En réalité, il est poursuivi à cause de ses relations étroites avec Moukhtar Abliazov, qui est l’ennemi politique numéro 1 du président Noursultan Nazarbayev. Les autorités dépendant du dictateur cherchent à obtenir de la part de Pavlov, qui était un garde de corps d’Abliazov, des dépositions l’accablant. Dans ce but, ces autorités ne vont pas hésiter à utiliser des moyens de pression les plus sérieux, aussi bien légaux qu’illégaux, y compris la torture.
Craignant pour sa vie après son extradition éventuelle vers le Kazakhstan, Pavlov a déposé une demande d’asile en Espagne. Vers le milieu de l’année dernière, l’Office d'Asile et de Refuge lui a refusé l’asile. On a observé alors de nombreuses irrégularités et des événements énigmatiques qui témoignaient de l’existence de pressions politiques. Les services de renseignements espagnols CNI ont présenté à l’Office un rapport dans lequel ils ont déclaré les accusations kazakhes comme non crédibles, mais ils ont pourtant conseillé de refuser l’asile à Pavlov. Ensuite, malgré les procédures en vigueur, on n’a pas accordé aux représentants du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés la possibilité d’établir leur propre rapport.
Quand Pavlov a perdu son procès relatif à la demande d'extradition, pendant lequel les diplomates kazakhs ont exercé une pression sur les juges, ses avocats ont déposé un appel contre la décision antérieure portant sur le refus d’asile. Les juges de la chambre administrative de la cour Audiencia Nacional qui ont statué sur l’affaire, après 4 mois de délibérés ont finalement pris leur décision. En résultat, la cour a décidé de renvoyer de nouveau l’affaire devant l’Office d'Asile et de Refuge, puisque le déroulement de la première procédure d’asile était entaché d’irrégularités. Deux des cinq juges ont exprimé une opinion contradictoire et ont voulu accorder d’une façon automatique l’asile à Pavlov. Le renvoi de l’affaire devant l’office qui dépend du Ministère de l’Intérieur espagnol provoque des craintes quant à la possibilité de nouvelles pressions politiques dans l’affaire Pavlov. Le groupe de lobbyistes en faveur de l’extradition de Pavlov s’est agrandi depuis la signature des contrats économiques entre l’Espagne et le Kazakhstan au cours de la visite du premier ministre Mariano Roja à Astana, à la fin du mois de septembre et au début du mois de novembre 2013. Le 19 février 2014 le gouvernement espagnol a essayé d’effectuer en cachette une extradition illégale, pour éviter son blocage par la Cour européenne des droits de l’Homme.
La situation de Pavlov est d’autant plus frustrante, que les autres pays européens reconnaissent le caractère politique des affaires concernant les personnes recherchées par le Kazakhstan en raison de leurs liens avec Abliazov. Tatyana Paraskievich a obtenu dernièrement la protection de la part de la République Tchèque et a quitté la prison.
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