Le Nour-Kazakhstan – l’état d’un seul homme
© mukhtarablyazov.org 12.12.2013

Le Kazakhstan est gouverné autoritairement depuis plus de vingt ans par le président Noursoultan Nazarbaïev. Le président exerce son pouvoir à l’aide du gouvernement et de l’administration présidentielle qu’il a développée. Le parlement qui lui est totalement soumis, avance régulièrement des propositions de loi sur le changement du nom de la capitale du pays de Astana en Noursoultan. Dans le pays tout est modifié par le préfixe «nour» (le nour-taxi, nour-interphone, nour-magasin) en l’honneur du président. Le 1er décembre de chaque année ont lieu des célébrations à l’occasion du «Jour de Nazarbayev». Lors de cette fête nationale, l’administration est obligée de se montrer en public, les présidents des universités kazakhes glorifient Nazarbaïev lors d’émissions télévisées. Cette année les étudiants de l’Université des Sciences Humaines et du Droit ont chanté à leur président sa chanson préférée bien aimée, en lançant des milliers de ballons blancs et rouges. http://www.youtube.com/watch?v=ICoPhEYGK-8

Le président est un homme riche, l’une de ses filles figure sur la liste Forbes des plus riches personnes du monde. Aussi bien lui que sa famille disposent de l’immunité à vie personnelle et de la fortune. Dans les mains de Nazarbaïev et de son entourage sont accumulés tous les revenus provenant de l’exploitation des ressources naturelles. Dans le même temps, au Kazakhstan, il existe d’énormes inégalités de revenus ainsi que la pauvreté –en dehors de Astana et Almata où l’on vit assez aisément, le reste du pays est souvent coupé des acquis de base de la civilisation. Sous les yeux de la société kazakhe, le président et son élite mènent une vie très opulente. En septembre de l’année en cours, le rappeur Kanye West a fait un show à la fête du mariage du petit-fils du président, Aisoultan Nazarbaïev, 23 ans, qui a épousé Alima Boranbayeva, fille du dirigeant d’une société nationale kazakhe d’énergie. Pour sa représentation, West devait recevoir près de 3 millions de dollars.

Depuis 1991, l’OSCE n’a reconnu comme démocratique aucun scrutin au Kazakhstan. Le parti du président gagne continuellement, l’opposition de concession n’y joue qu’un rôle de figurant. La véritable opposition est persécutée. Lors des grèves des ouvriers des entreprises pétrolières à Zanaozen qui ont revendiqué de meilleures conditions de travail et un salaire correct, Nazarbaïev s’est retourné vers la milice avec l’ordre d’ouvrir le feu sur les grévistes.

Du fait que le Kazakhstan est le pays le plus riche en Asie Centrale, reposant sur une nappe de pétrole, il existe un consentement tacite de l’Ouest aux pratiques non démocratiques des autorités. Auprès du président Nzarbaïev agit un Groupe de conseil dont les membres sont des hommes de politique connus tels que par exemple: l’ex-chancelier fédéral de l’Autriche Alfred Gusenbauer, l’ex-premier ministre de la Grande Bretagne Tony Blair ou l’ex-président de la Pologne Aleksander Kwaśniewski.

Nursultan Nazarbayev

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