Nouvelle audience concernant l’affaire Abliazov vers la fin de septembre
© mukhtarablyazov.org 10.09.2014

Le jeudi 25 septembre, dans la Cour d’Appel de Lyon (France) doit se dérouler une nouvelle audience concernant l’extradition du dissident kazakh Moukhtar Abliazov. Pour l’instant, il est difficile d’anticiper si des décisions concrètes seront prises pendant cette audience. Après le verdict de ce même tribunal en juin, on sait seulement qu’à l’audience sont admis les représentants de la Russie et de l’Ukraine, c’est-à-dire les pays qui ont émis les demandes d’extradition.

Pendant les dernières semaines, à côté de la motivation politique qui anime la poursuite d’Abliazov, sont devenus claires les manœuvres de corruption. Les forces de l’ordre ukrainiennes et russes ont collaboré, exécutant de fait les instructions de la banque nationale BTA qui est aux ordres du président du Kazakhstan, Noursoultan Nazarbaïev, dans le domaine de la lutte internationale contre Abliazov et son entourage.

Le 3 juin, le tribunal de Lyon a décidé qu’à l’audience de septembre pourront prendre part des représentants de la Russie et de l’Ukraine – agissant en collusion avec les autorités kazakhes, mais leur participation sera limitée. Par décision du tribunal, qui a statué que la Russie et l’Ukraine n’étaient pas des parties dans l’affaire, ces pays n’ont ni le droit d’accès au dossier, ni celui de déposer ou de joindre de nouveaux documents. Leur intervention lors de l’audience doit se restreindre à une plaidoirie. La Russie sera représentée à Lyon par un délégué du Parquet Général de la Fédération de Russie, et l’Ukraine par des conseillers juridiques du cabinet privé Winston & Strawn LLP.

Par ailleurs, il convient de noter que la participation du cabinet Winston & Strawn LLP, certifiée par un mandat signé par l’enquêteur Maksim Melnik, a été remise en question par le tribunal ukrainien. Lors d’une audience parallèle qui s’est tenue le 3 juin en Ukraine, le Tribunal du District de Pietschersk de la ville de Kiev a statué que l’autorisation émise par l’enquêteur Melnik n’était pas conforme à la loi, et de ce fait non valide. Le tribunal a également décidé d’abroger ce document.

La banque BTA dont les dirigeants mènent actuellement en Russie et en Ukraine des actions de lobbying visant à renforcer les efforts pour extrader le dissident, appartenait auparavant à Abliazov. Suite à un conflit politique engendré par le soutien qu’il apportait à l’opposition et aux médias démocratiques au Kazakhstan, les autorités à Astana ont nationalisé la banque de force, en accusant Abyazov de l’avoir conduite au bord de la faillite, ce qui est devenu la raison officielle des mandats d’arrêt et des demandes d’extradition, issus tant du Kazakhstan que des régimes de l’époque de Yanukovych et de Poutine qui collaboraient avec ce pays.

Pour éviter la prison et le sort de Michail Chodorkovski, Abliazov est parti pour la Grande Bretagne où il a obtenu l’asile politique. Malgré la protection à laquelle il a droit, il a été arrêté en France, en juillet 2013, et placé en détention sous écrou extraditionnel. Depuis ce moment-là se poursuit une bataille pour sa liberté non seulement dans des salles d’audience, mais aussi dans des cabinets des hommes politiques et à travers les médias. Les efforts d’organisations pour la défense des droits de l’homme jouent dans cette situation un rôle essentiel, en agissant contre les abus d’assistance d’Interpol utilisée dans le monde entier par les pays non-démocratiques, dans leur lutte contre les adversaires politiques,

Le 25.09.2014, des représentants de la Fondation Dialogue Ouvert seront présents à Lyon, dans le cadre d’une mission d’observation, à côté d’autres défenseurs des droits de l’homme provenant des pays comme la France, la Pologne, l’Ukraine et le Kazakhstan.

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